En quête de rangements [PV Akira Yozora]

Bon nombre de gens détestent cet instant, l'inscription dans un nouvel établissement. Risa venait de se rendre au secrétariat, remplir les quelques derniers papiers d'administration. La femme, pas très aimable, avait légèrement énervée la demoiselle qui avait alors prit la mouche en vadrouillant dans le bâtiment. Les couloirs traversés, elle arriva soudainement devant une machine divine, une machine qui l'appelait de toute ses forces : La machine à café. Il lui fallait à présent une pièce. Risa fouilla son jean, rien. Son regard se posa sur ses poches de gilet mais rien non plus. Il fallait chercher dans cette énorme chose que l'on appelait sac... Dans ce sac, il n'y avait pas de vêtements, simplement des bricoles inutiles dont seules les femmes trouvent une explication. Ce n'est qu'après avoir cherché dix bonnes minutes dans cette masse de bibelots que Risa comprit qu'elle n'avait pas besoin de tous ces cosmétiques identiques et neufs. Elle replaça alors son fer à friser au dessus du reste avant de tout refermer, son porte monnaie en main. La petite besace était d'une couleur rose bonbon, décorée d'illustrations enfantines imprimées. Les doigts plongés à l'intérieur, elle tentait de trouver une petite pièce qui lui permettrait de se détendre le temps d'une boisson chaude. Les petits centimes sonnaient entre ses doigts, pas l'ombre d'une pièce importante. Désespérée, Risa se coucha à terre, regardant sous les casiers entretenus s'il y avait une pièce perdue. Malheureusement pour elle, elle n'en trouva guère et se redressa, frappant sur ses jambes pour ôter le peu de poussière qui lui accrochait les cuisses. Son regard balaya la pièce, il n'y avait que quelques personnes... Toutes accompagnées... Risa attrapa son sac en un soupir et releva la tête.

Là, il y avait un jeune homme dont le regard semblait vide. Risa pencha la tête sur le côté pour observer son petit minois et rougit alors subitement. Une nouvelle proie? Ou bien juste un ami... De toute façon, Risa n'arrivait pas à aller plus loin qu'un léger flirt... N'ayant jamais embrassé de garçon, elle réalisait parfaitement son rôle de petite japonaise modèle. Cependant, elle arrangea sa coiffure, jeta un petit coup d'œil dans son miroir portable et entama une petite marche vers le garçon en question. Elle l'observa un temps, ne sachant trop quoi dire et voyant qu'il ne la remarquait même pas... Ce n'était pas trop le genre de Risa... Elle préférait les garçons plus coquet et stylisés mais il semblait gentil. De toute façon, l'apparence est une chose, le caractère en est une autre. Elle agita alors timidement la main, un petit sourire au lèvres quand soudain, il tourna la tête avec lenteur. Bien sur, le réflexe habituel de la jeune femme était d'observer sa nouvelle connaissance. Elle le fit sans plus tarder, posant son regard sur les lèvres de son congénère.

Il n'était pas exceptionnellement beau... Mais il avait un charme. Ses cheveux cachait un peu de son visage et paraissaient à peine coiffés. Le plus impressionnant restait sans doute sa taille. Il était beaucoup plus volumineux que Risa et ressemblait à une vraie armoire à glace. Le trait de sportif lui convenait parfaitement bien ! Ce petit détail fit sourire intérieurement Risa tandis qu'elle continuait son observation. Ses yeux lui lancèrent alors un regard semi méfiant, semi intrigué. Elle eut un léger mouvement de recul, gênée par son air froid et direct. La couleur ocre qui habitait ses yeux dégageait une sensation de supériorité et Risa en baissa la tête, n'osant même plus parler. Elle fut alors intriguée par son style vestimentaire, complètement différent du sien. Elle qui était plutôt sophistiquée se retrouvait devant un jeune homme peu intéressé, à première vue, par la mode. Ses chaussettes apparentes attisaient le regard, tant elles étaient différentes du reste. Risa en resta bloquée pendant quelques secondes avant de reprendre ses esprits et de relever la tête, son courage pris à deux mains.

"Mh... Salut...?"

Sans réponse de la part du garçon, elle devint raide comme un piquet. Tout ce qu'elle voulait, c'était une petite piécette pour satisfaire son besoin de caféine. Elle sentait bien qu'il ne la supportait déjà pas et regretta presque de lui avoir adressé la parole. Cependant, elle comptait bien taxer cet inconnu, histoire de rester une princesse jusqu'au bout ! Elle plaça alors ses mains derrière son dos, penchée légèrement en avant et lui sourit à pleines dents.

"Aurais-tu une petite pièce de cent yens...?"